Rencontre avec Siméon Colin
Vosgien de souche, Siméon entre à l’école des Beaux-Arts de Nancy et poursuit sa vocation aux Arts Décoratifs de Paris pour ne plus les quitter comme on entrerait dans les ordres, celui de la création. Sorti Major il réintégra les Arts Décoratifs comme assistant et ne quittera plus leurs murs pendant 60 ans. Depuis quinze ans et 1977, il enseigna avec passion le dessin, le design, l’étude des nus.
Pour Siméon, la couleur n’est valable que pour ce qui l’entoure, le dessin est un outil inventif, le trait engendrant l’imaginaire. En fait pour lui le monde des couleurs est trop compliqué, le sien est celui du noir et du blanc, comme celui des films qu’il adore.
Aujourd’hui dans son atelier parisien du 5ème arrondissement, Siméon Colin n’a qu’une passion, dessiner au fusain et crayon. Il part d’une forme, d’une idée qui est mise en page grâce à la richesse d’un savoir faire. De son voyage au Brésil à San Paolo, il en est revenu marqué par le foisonnement des forêts primaires qui l’ont subjugué mais aussi l’interpellant sur l’origine de la vie, cette force vitale qui le dynamise.
Ce dessinateur issu des forêts vosgiennes, fils d’un artisan, dessine, croque, sculpte du bout de sa mine de plomb tous les arbres qui ne donnent pas de fruits. Peu impressionné par les arbres en boule, il est passionné par les cèdres du Liban, magnifiant leur espace en profondeur pour donner des formes lumineuses, magistrales, tant aux sous bois, que faire danser les ramures.
Ses dernières œuvres mélangent les paysages et les perspectives développant des sculptures aériennes.
Parallèlement, à la poursuite de ses origines, Siméon réalise tous les jours son autoportrait évoluant au fil des jours autant pour s’apprivoiser que dans une quête pour retrouver l’image d’un père enfouie dans son souvenir.
Veronique skrotzky
