
Depuis toujours, la peinture était son destin. Passant tout d’abord par l’apprentissage de l’art mural, aux cours municipaux de la Ville de Paris, à Montparnasse, il acquiert comme un compagnonnage les techniques et les règles du métier de cartoniste de fresques et de vitrail. Sur les conseils de son professeur, mais aussi par la rencontre en 1983 de son mentor, David Angel Ranz-Guimera, dit Kabila, il se met ardemment à la peinture.
Sans perdre l’esprit d’artisan propre aux métiers de la décoration, il travaille l’huile de façon traditionnelle, tout en gagnant sa vie comme encadreur. Très figuratif dans ses débuts, il évolue ensuite vers le symbolisme, passe par le graphisme pour l’alimentaire, et, au fil du temps, sans pour autant renier ses sources, se détache de la figuration, du sujet, de l’anecdote, du détail devenu obsessionnel, pour parvenir enfin à l’abstraction.
Post impressionniste, il puise ses inspirations dans le romantisme vaporeux de Turner et la liberté de Monet, assumant l’héritage et poursuivant le chemin tracé par ces géants, Turner, comme Monet ayant réussi à se dégager des sujets jusqu’à la quasi abstraction, en ne peignant plus rien d’autre que l’air et la lumière.
Depuis vingt ans Jean-Christophe Ditróy s’est donc immergé dans l’abstraction, la lumière et la couleur. Fruit d’années de pratique, tel un musicien ayant patiemment fait ses gammes, la maîtrise du geste et une solide connaissance des techniques de la peinture à l’huile lui permettent de ne plus se trouver freiné dans sa recherche de l’harmonie, et de toujours arriver à faire coïncider l’image finale à l’idée de départ.
Son maître mot c’est la mémoire émotionnelle, la corrélation entre un état de bien être et ce qui est face à soi, de savoir transcrire l’émerveillement, l’émotion douce. Face au chaos et au tumulte du quotidien, Jean- Christophe Ditróy préfère trouver ses sujets dans sa mémoire positive, en se dégageant de toute souffrance.
Si l’exiguïté de son atelier du XIe arrondissement de Paris ne l’empêche pas de peindre de grandes toiles, elle influence sa manière de peindre de façon essentiellement positive, en l’incitant, tels les artistes japonais, à la minutie et à la rigueur, qui conviennent parfaitement à son caractère.
Peintre d’intérieur, il engrange des impressions, des images, des couleurs pour ensuite passer au processus de construction. Il définit sa composition par un travail d’enduit en matière comme un sculpteur, qui donnera une trame a la narration. Il vit avec bonheur chaque étape du long processus que demande la réalisation de ses tableaux, prenant le temps pour chacune, sans jamais se presser de finir, et transmettant au final le chemin de son bien être dans la création, pour que chacun s’y retrouve.